Du tongue block et du pucker, des bendings, du speed playing et des double steps... Dans les extraits suivants, vous avez un peu de tout. C'est ma salade bluesy matinale. Rien de très élaboré, un peu brouillon, mais on s'en fiche. Enjoy !
Tout pour progresser à l'harmonica diatonique : tablatures, vidéos, analyses et techniques de jeu pro. Bonne visite !
vendredi 15 avril 2016
jeudi 14 avril 2016
Sing along !
J'adore le sing along. Prenez vos morceaux préférés, et éclatez-vous à l'harmonica dessus, voilà le principe ! Pas de prise de tête, on improvise, ou bien on suit la mélodie, ou encore on ajoute des petites touches juste pour le plaisir. C'est l'un des exercices musicaux les plus agréables au monde. Petite démo :
On a ici un un extrait de Big Bad World de Kodaline, puis Sutter's Mill chanté par Dan Fogelberg, et enfin un petit bout de Song For Someone des célébrissimes U2 (tiré de Songs Of Innocence). J'ai envie de vous dire, peu importe le vin pourvu qu'on ai l'ivresse !
Plus sérieusement, il y a un peu de technique derrière tout ça. On a l'impression que c'est tout bête, malheureusement il faut connaître deux ou trois choses. D'abord, identifier la tonalité des morceaux, et déterminer quelle position adopter à l'harmonica. Big Bad World de Kodaline est en tonalité de B (Si), allez hop, je sors mon Lee Oskar en B et c'est partit. Tiens, le morceau de U2 aussi est en B, chance ! Pour Sutter's Mill, c'est plus compliqué, on est en Eb (Mi bémol) et il y a des altérations, donc j'aurais besoin d'être en seconde position, et là il me faut un harmonica dont la tonique a pour quinte Eb, c'est à dire Ab. Ca tombe bien, j'ai un Golden Melody en Ab qui attend gentiment son tour.
Ensuite, identifier les gammes. Pour Kodaline et U2, c'est du majeur : le plus facile, chouette. Pour Fogelberg, moins évident, c'est de la Country qui alterne majeur-mineur, donc la 2nde position n'est plus seulement une option mais une nécessité car je vais devoir non seulement faire des altérations pour coller au style, mais aussi éviter certaines notes qui sonneront faux, notamment la septième (mineure ou majeure), et me concentrer sur les degrés du mode pentatonique : I, II, III, V, VI. Vous trouverez un bon article expliquant le mode pentatonique sur le blog apprendrelesolfege.com.
Et voilà, j'espère que ça vous donnera envie. Le sing-along s'apprend d'abord avec des exercices simples, par exemple la tablature du refrain d'une chanson que vous aimez. Voici Ophelia des Lumineers, et vous pouvez utiliser la tablature du refrain ci-dessous et le jouer juste pour vous, ou bien en même temps que la musique (auquel cas il faut un harmo en C).
Refrain "Ophelia" :
O - O-phe-li - a,
-8 -8 +7 -8 -6,
+6 -6 +6 -5 -4 -4 -5 -6 -5
you've been on my mind girl since the flood
-8 -8 +7 -8 -6,
+6 -6 +6 -5 -4 -4 -5 -6 -5
heaven help a fool who falls in love
Big Bad World de Kodaline
C'est une chanson où la musique est puissante et abondante, comme une pluie battante, avec aucun silence ou presque. L'harmonica s'y marie magnifiquement bien ! Parce que les sons aigus "percent" ce mur sonore et s'en détachent d'autant mieux. Le seul désavantage n'en est pas vraiment un : pour faire un sing along avec Big Bad World, vous allez devoir investir dans un harmo en B (si), qui de toute façon s'avérera indispensable un jour pour vous si vous aimez l'harmonica, puisque de nombreuses chansons sont écrites dans cette tonalité.
Le refrain est suivi d'un riff très sympa à jouer, sans paroles mais juste avec des "Oooh". Il se trouve à 2:36. Voici donc la tablature du refrain, puis le riff :
+5 +6 +6 +5 +5 +5,
We go out on our own
-4 +4 -5 -5 -5 +5 +5
It's a big bad world outside
-4 -4 -4 +6 +6 -3 -3 +4 +4 +4
Carrying' our dreams and all that they mean
-5 -5 -5 -5 -5 +5 -4
Tryin' make it all worthwhile
Riff (uniquement des "ooh")
-6 +6 +5
-5 +6 +4
-4 +5 -4
Bon courage, et enjoy !
mardi 12 avril 2016
Le double step
C'est quoi le double step ? En résumé, un double bending. Mais pour bien le faire, quelques précisions s'imposent !
Pour bien commencer, il peut être utile d'aborder cette technique en se disant : c’est faire exprès une erreur d’embouchure !
C’est-à-dire faire un bending et « fuiter » très légèrement sur un
trou juste à côté.
Dans les faits, ce n'est évidemment pas une fuite. Le double step consiste en un enrichissement harmonique.
Il ne fonctionne que pour certaines notes. Les double step les
plus utilisés sont le –’34 et le –’45.
Pour répondre à une très bonne question qui vient de m'être posée : l’embouchure ne dois pas être « entre
le 3 et le 4 ». Elle doit plutôt être sur une note, et s'ouvrir un peu sur la note voisine. Si on veut par exemple faire le double step –’34, voici comment procéder :
- on
commence par jouer –‘3, en se positionnant bien en face
- si le bending sort
bien, on essaye alors de le refaire en débordant très très légèrement à droite,
sur le 4, comme si on voulait créer une fuite exprès.
Comme disait Adam Gussow, un bon double step permet de distinguer un bon harmoniciste, en écoutant s'il se contente de jouer deux bendings d'égale intensité, ou s'il "enrichit" vraiment le son avec subtilité.
Je vous laisse en compagnie du maître, pour l'un de ses cours géniaux :
Je vous laisse en compagnie du maître, pour l'un de ses cours géniaux :
Bon courage et bon harmo !
Ballade rock du matin
Quel bonheur de jouer de l'harmonica sur un accompagnement ! Je ne sais pas vous, mais j'adore jouer juste après le petit déjeuner, pour se mettre en forme, tout en douceur. Et voilà la journée qui commence avec un rayon de soleil musical.
Le but ici n'est pas de démontrer une quelconque virtuosité ! Mais de se faire plaisir, de s'échauffer, et peut-être avoir la chance de voir surgir des phrasés que l'on n'avait jamais joué auparavant. Voici un petit enregistrement :
S'entraîner quotidiennement avec un backing track, c'est une gymnastique vitale pour tout musicien qui ne veut pas s'isoler dans ses propres répétitions. Si vous ne connaissez pas encore, c'est tout simple : munissez-vous de votre harmonica, allez sur Youtube ou n'importe quelle autre plateforme multimédia, et recherchez "backing track C" par exemple (si votre harmonica est en C et que vous voulez vous entraîner à la première position).
L'exercice vous paraîtra peut-être déroutant au début si vous n'êtes pas habitué. Mais une fois qu'on prends le pli, on ne peut plus s'en passer !
Et voici ce que ça donne en version blues-funk :
Et voici ce que ça donne en version blues-funk :
Bon courage, et bon harmo !
dimanche 10 avril 2016
Les accords à l'harmonica
Question : quels accords peuvent être joués à l'harmonica ? Si vous êtes harmoniciste, vous savez déjà que les trois premières notes sonnent bien ensemble, aussi bien soufflées qu'aspirées. Et c'est bien normal car elles correspondent aux accords suivants :
+123 = Accord parfait majeur de ... (tonalité de votre harmo)
Ainsi, sur un harmonica en do :
+123 = C (do-mi-sol)
-123 = G (ré-sol-si)
Si l'on analyse ces accords, on vérifie bien que le premier est constitué de la tonique, de la tierce majeure et de la quinte juste : un accord parfait majeur ! Le second est constitué d'une quinte, de la tonique, puis de la tierce majeure : c'est le 2nd renversement d'un accord majeur.
En termes de mouvements, enchaîner +123 et -123 revient à jouer les degrés IV et I, une figure harmonique ultra-classique.
Le schéma répétitif des notes soufflées
Avez-vous remarqué que les notes des trous 1, 2 et 3 se répètent selon un schéma identique jusqu'au plus aigu ? En fait, les degrés I, III et V constituent toute la partie soufflée de votre harmonica (si l'on reste dans la tonalité d'origine). Sur un harmo en C, vous jouez do-mi-sol sur 123, et toujours do-mi-sol sur 456, et encore do-mi-sol sur 789, avant de finir sur un do au trou 10.
Cela implique deux choses. D'abord, l'accord parfait majeur que l'on vient de voir se répète du plus grave au plus aigu et vous le retrouvez aussi bien en soufflant 123 qu'en soufflant 456 ou 789. Mais cette structure particulière à l'harmonica signifie aussi qu'en vous décalant, vous accédez aux renversements.
Les renversements
Qu'est-ce qu'un renversement ? Ni plus ni moins qu'un accord dont on ne joue pas les notes dans l'ordre classique. Nous venons de voir do-mi-sol, l'accord parfait majeur de C, constitué de la tonique, de la tierce majeure et de la quinte juste. Si vous décidez de jouer ce même accord en commençant par la tierce, puis la quinte, et finalement la tonique en fermeture, vous jouez un renversement. Le même accord en substance, mais il sonne différemment.
Revenons à notre harmonica : si vous décidez de vous décaler, pour jouer par exemple +345, vous jouez les notes sol-do-mi, qui correspondent au second renversement de l'accord majeur de C. Idem si vous jouez +234 : mi-sol-do, premier renversement de l'accord majeur de C. A chaque renversement, vous obtenez la même harmonie, mais une sonorité légèrement différente, car la note la plus haute de l'accord a tendance à se détacher, à être mise en valeur par rapport aux deux autres parce qu'elle est plus aiguë.
Le piège du -67
Avez-vous déjà remarqué qu'il y a un accord qui sonne particulièrement faux vers les aigus ? Quand vous aspirez les trous 678 ou bien 567. Et ce, quelle que soit la tonalité de votre harmonica.
En fait, les responsables sont -6 et -7. En effet, il s'agit d'un intervalle de seconde. Ces notes très proches donnent une impression dissonante. C'est comme si vous appuyiez à la fois sur les touches do et ré d'un piano.
Pour éviter les couacs ou les impressions de fausse note, attention donc aux 6 et 7 aspirés : évitez de les jouer ensemble !
La relativité de la gamme
Depuis le début, nous parlons d'accords majeurs avec les do-mi-sol qui se répètent sur la partie soufflée. Mais attention, cela n'est valable que si l'on pense en termes de tonalité d'origine de l'harmonica. En effet, si votre harmonica est en C, mais que vous décidez de jouer en tonalité de G pour accompagner un morceau correspondant, vous devrez reconfigurer mentalement toute la structure harmonique de votre instrument.
Par exemple, en gamme de G, do-mi-sol n'est pas du tout un accord parfait majeur, mais un accord renversé de quarte et sixième. Cette description technique n'a d'autre utilité de donner un nom à cet accord, mais dans les faits, comment ça sonne ? Qu'est-ce que ça dit, quelle émotion est exprimée ? Voilà la question qui doit toujours revenir lorsque vous testez des accords. En l'occurrence, cet étrange assemblage de tonique-quarte-sixième peut par exemple s'avérer utile au cours d'un blues en mode mineur, car il ne contient ni tierce majeure ni septième, qui sonneraient comme des fausses notes sur une harmonie mineure ; par ailleurs, il contient la quarte, et le quatrième degré est tout indiqué à certains moments d'un morceaux, notamment quand une tension se crée avant la résolution par le degré I. Bref, à certains moments, cet accord "sonne" bien.
Parler le langage des accords
Vous le voyez à travers ces différents exemples, pour comprendre les accords à l'harmonica, l'idéal est de connaître un minimum d'harmonie. Si la lecture de cet article vous donne l'impression de nager en mer inconnue, je vous conseille de vous familiariser avec cet univers à l'aide d'un bon ouvrage d'initiation à l'harmonie, afin de comprendre les notions d'accord parfait, majeur, mineur, diminué, la différence entre un accord et un intervalle, les mouvements, etc.
Néanmoins, rien ne vous empêche de vous amuser en attendant d'effectuer ce travail indispensable ! Vous pouvez déjà explorer tous les accords en soufflant ou en aspirant plusieures notes en même temps n'importe où sur votre harmonica. Vous remarquerez bien vite que la plupart d'entre eux sonnent plutôt bien sur un accompagnement qui correspond à la tonalité de votre harmonica : si vous possédez un harmonica en C par exemple, tapez "backing track C" sur Youtube et amusez-vous à jouer par-dessus l'accompagnement. C'est un excellent exercice d'auto-initiation.
Bon courage !
+123 = C (do-mi-sol)
-123 = G (ré-sol-si)
Si l'on analyse ces accords, on vérifie bien que le premier est constitué de la tonique, de la tierce majeure et de la quinte juste : un accord parfait majeur ! Le second est constitué d'une quinte, de la tonique, puis de la tierce majeure : c'est le 2nd renversement d'un accord majeur.
En termes de mouvements, enchaîner +123 et -123 revient à jouer les degrés IV et I, une figure harmonique ultra-classique.
Le schéma répétitif des notes soufflées
Avez-vous remarqué que les notes des trous 1, 2 et 3 se répètent selon un schéma identique jusqu'au plus aigu ? En fait, les degrés I, III et V constituent toute la partie soufflée de votre harmonica (si l'on reste dans la tonalité d'origine). Sur un harmo en C, vous jouez do-mi-sol sur 123, et toujours do-mi-sol sur 456, et encore do-mi-sol sur 789, avant de finir sur un do au trou 10.
Cela implique deux choses. D'abord, l'accord parfait majeur que l'on vient de voir se répète du plus grave au plus aigu et vous le retrouvez aussi bien en soufflant 123 qu'en soufflant 456 ou 789. Mais cette structure particulière à l'harmonica signifie aussi qu'en vous décalant, vous accédez aux renversements.
Les renversements
Qu'est-ce qu'un renversement ? Ni plus ni moins qu'un accord dont on ne joue pas les notes dans l'ordre classique. Nous venons de voir do-mi-sol, l'accord parfait majeur de C, constitué de la tonique, de la tierce majeure et de la quinte juste. Si vous décidez de jouer ce même accord en commençant par la tierce, puis la quinte, et finalement la tonique en fermeture, vous jouez un renversement. Le même accord en substance, mais il sonne différemment.
Revenons à notre harmonica : si vous décidez de vous décaler, pour jouer par exemple +345, vous jouez les notes sol-do-mi, qui correspondent au second renversement de l'accord majeur de C. Idem si vous jouez +234 : mi-sol-do, premier renversement de l'accord majeur de C. A chaque renversement, vous obtenez la même harmonie, mais une sonorité légèrement différente, car la note la plus haute de l'accord a tendance à se détacher, à être mise en valeur par rapport aux deux autres parce qu'elle est plus aiguë.
Le piège du -67
Avez-vous déjà remarqué qu'il y a un accord qui sonne particulièrement faux vers les aigus ? Quand vous aspirez les trous 678 ou bien 567. Et ce, quelle que soit la tonalité de votre harmonica.
En fait, les responsables sont -6 et -7. En effet, il s'agit d'un intervalle de seconde. Ces notes très proches donnent une impression dissonante. C'est comme si vous appuyiez à la fois sur les touches do et ré d'un piano.
Pour éviter les couacs ou les impressions de fausse note, attention donc aux 6 et 7 aspirés : évitez de les jouer ensemble !
La relativité de la gamme
Depuis le début, nous parlons d'accords majeurs avec les do-mi-sol qui se répètent sur la partie soufflée. Mais attention, cela n'est valable que si l'on pense en termes de tonalité d'origine de l'harmonica. En effet, si votre harmonica est en C, mais que vous décidez de jouer en tonalité de G pour accompagner un morceau correspondant, vous devrez reconfigurer mentalement toute la structure harmonique de votre instrument.
Par exemple, en gamme de G, do-mi-sol n'est pas du tout un accord parfait majeur, mais un accord renversé de quarte et sixième. Cette description technique n'a d'autre utilité de donner un nom à cet accord, mais dans les faits, comment ça sonne ? Qu'est-ce que ça dit, quelle émotion est exprimée ? Voilà la question qui doit toujours revenir lorsque vous testez des accords. En l'occurrence, cet étrange assemblage de tonique-quarte-sixième peut par exemple s'avérer utile au cours d'un blues en mode mineur, car il ne contient ni tierce majeure ni septième, qui sonneraient comme des fausses notes sur une harmonie mineure ; par ailleurs, il contient la quarte, et le quatrième degré est tout indiqué à certains moments d'un morceaux, notamment quand une tension se crée avant la résolution par le degré I. Bref, à certains moments, cet accord "sonne" bien.
Parler le langage des accords
Vous le voyez à travers ces différents exemples, pour comprendre les accords à l'harmonica, l'idéal est de connaître un minimum d'harmonie. Si la lecture de cet article vous donne l'impression de nager en mer inconnue, je vous conseille de vous familiariser avec cet univers à l'aide d'un bon ouvrage d'initiation à l'harmonie, afin de comprendre les notions d'accord parfait, majeur, mineur, diminué, la différence entre un accord et un intervalle, les mouvements, etc.
Néanmoins, rien ne vous empêche de vous amuser en attendant d'effectuer ce travail indispensable ! Vous pouvez déjà explorer tous les accords en soufflant ou en aspirant plusieures notes en même temps n'importe où sur votre harmonica. Vous remarquerez bien vite que la plupart d'entre eux sonnent plutôt bien sur un accompagnement qui correspond à la tonalité de votre harmonica : si vous possédez un harmonica en C par exemple, tapez "backing track C" sur Youtube et amusez-vous à jouer par-dessus l'accompagnement. C'est un excellent exercice d'auto-initiation.
Bon courage !
samedi 9 avril 2016
La valse espagnole des étoiles
Salut ! Voici un petit délire avec un talentueux ami guitariste. La guerre des étoiles, c'est bien, mais la valse espagnole des étoiles c'est encore mieux !
Bon week end à tous !
jeudi 7 avril 2016
Le phrasé "best blues"
Appelons-le le "best blues", ça lui va si bien ! Voici un phrasé énormissime, repris maintes et maintes fois par les bluesmen du monde entier :
-2 +4 +3 –‘3 -2
Puisque -2 et +3
sont équivalents, on aurait pu aussi bien jouer -2 +4 -2 –‘3 -2, ou bien +3 +4
+3 –‘3 +3. Alors pourquoi faire autrement ?
D’abord pour raison
stratégique : moins il y a d’alternance de soufflé-aspiré, moins on se
fatigue. Et puis c’est plus simple techniquement.
Par ailleurs, jouer +3
au lieu de -2 réduit parfois aussi le déplacement et évite d’avoir à passer un « gap »
entre deux notes (jouer +3 +4 est plus aisé que -2 +4).
Préférer -2 peut toutefois
s’avérer nécessaire pour le style. Par exemple, ce phrasé peut s’embellir d’un
joli glissando :
-2 -->+4
+3 –‘3 -2
Si l’on jouait +3 au
début, ce glissando disparaîtrait purement et simplement.
Sans oublier le
vibrato : impossible d’en obtenir un beau sur le +3. La raison en est
simple, il n’y a pas de vrai bending possible sur le +3. Alors qu’on peut altérer le -2. Or, le
vibrato est une sorte de micro-bending répété rapidement. Sur ce phrasé, on
peut placer un vibrato sur le -2 final :
-2 -->+4
+3 –‘3 -2~
Un petit double-step
sur le bending du -3 ajoutera un peu plus de feeling :
-2 -->+4
+3 –‘3[4] -2~
Et si l’on veut
rendre ce phrasé encore plus expressif, passons-le en mode hard blues grâce au
tongue-blocking !
-1234 +1(23)4 +(12)3 –(12)’3[4] –(1)2~
Dans la vidéo suivante, je joue le phrasé simple, puis
avec glissando, puis avec vibrato, puis le double-step, et enfin en
tongue-blocking.
Bon harmo !
dimanche 3 avril 2016
Le train song
Le Train Song à l'harmonica, c'est un peu comme The Entertainer au piano : quelque chose qui fait toujours son petit effet ! Donc l'avoir dans votre répertoire est un bon point. Le seul inconvénient, c'est la difficulté technique, tant au niveau du souffle que des articulations, poussés à vitesse maximum. Voici un Train Song (parmi d'autres !) interprété par Madcat :
Sa version est ma préférée, pleine de charme et d'expressivité. On a vraiment l'impression d'entendre la vieille locomotive à vapeur entrer en gare, siffler puis lancer à toute blingue sa machinerie infernale !
Pour apprendre ce morceau, vous trouverez une pléthore de tutoriels sur Youtube, dans les forums d'harmonicistes, etc. Deux difficultés se poseront à vous : les bons tutoriels sont difficiles à trouver, et la plupart sont en anglais. Je vous conseille donc celui d'Adam Gussow. C'est avec lui que j'ai appris bon nombre de mes techniques favorites.
Si vous voulez passer la parlotte, réglez directement la vidéo sur 06:00. Comme vous le verrez, il conseille d'utiliser la méthode du "naka taka", en inspirant le "naka" et en soufflant le "taka", mais personnellement, j'aime varier avec le "kala koulou", surtout à vitesse rapide.
En résumé, deux effets sont essentiels dans cet exercice de style. D'abord, le sifflement de la locomotive à vapeur. Pour l'imiter, rien ne vaut un bon vieux double step (bending de deux notes simultanées). D'abord le trou 3 aspiré, enrichit du 4, remplira cette fonction à merveille. Vous pouvez l'appuyer d'un effet wahwah bien placé. Puis le 4 enrichit du 5, plus strident, vous permettra de faire monter la tension vers le milieu ou la fin du morceau. Ensuite, la machinerie, que l'on imite en alternant -12 et +12 de plus en plus vite, avec diverses articulations.
En résumé, deux effets sont essentiels dans cet exercice de style. D'abord, le sifflement de la locomotive à vapeur. Pour l'imiter, rien ne vaut un bon vieux double step (bending de deux notes simultanées). D'abord le trou 3 aspiré, enrichit du 4, remplira cette fonction à merveille. Vous pouvez l'appuyer d'un effet wahwah bien placé. Puis le 4 enrichit du 5, plus strident, vous permettra de faire monter la tension vers le milieu ou la fin du morceau. Ensuite, la machinerie, que l'on imite en alternant -12 et +12 de plus en plus vite, avec diverses articulations.
Cet article est tagué "exercices débutants" car à mon sens il vaut mieux s'entraîner au Train Song dès le début, même quand on ne maîtrise pas encore tous les bendings ou qu'on a pas encore trouvé un son clair. Cela reste un excellent exercice de souffle et de rythme.
Il existe de nombreuses variantes, alors commencez par une version, puis essayez une autre, comparez, testez, entraînez-vous. Voici une sélection de mes préférées :
Terry McMillan, possédé par une fièvre musicale démentielle, sans néanmoins perdre son extraordinaire maîtrise technique.
Un des meilleurs profs du Web, J. P. Allen, donne quelques conseils.
La version de Will Wilde est assez difficile à réaliser mais pleine de variations intéressantes, mêlant pucker et tongue blocking.
Et enfin, impossible de ne pas citer Deford Bailey quand on parle du Train Song, puisqu'il en serait l'initiateur historique ! (il apparaît dans la vidéo à partir de 2:30)
Bon courage !
Terry McMillan, possédé par une fièvre musicale démentielle, sans néanmoins perdre son extraordinaire maîtrise technique.
Un des meilleurs profs du Web, J. P. Allen, donne quelques conseils.
La version de Will Wilde est assez difficile à réaliser mais pleine de variations intéressantes, mêlant pucker et tongue blocking.
Et enfin, impossible de ne pas citer Deford Bailey quand on parle du Train Song, puisqu'il en serait l'initiateur historique ! (il apparaît dans la vidéo à partir de 2:30)
Bon courage !
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