Salut ! Voici une petite initiation théorique aux gammes. Au pied levé... Je vous souhaite bonne lecture !
La gamme blues reste toujours
identique à elle-même, peu importe la tonalité. Sa structure est la suivante :
Tonique, tierce mineure,
quarte, quinte diminuée, quinte, septième mineure.
En do, ça donne do, mi bémol, fa, sol bémol, sol, si bémol. Puis do, et ainsi de suite.
On remarque qu'elle se
compose de 6 notes, comme la gamme pentatonique, alors qu'une gamme basique
fait 7 notes, avec 7 degrés.
En notation américaine, on remplace do ré mi fa sol la si par C D E F G A B.
Pourquoi une gamme comme ça ?
Qui en a décidé ainsi ? Je l'ignore, et en vérité cette question revient sans
doute à demander pourquoi on appelle un truc plat dans lequel on mange une
"assiette". Les descriptions sont historiques et culturelles, la
musique étant une expression humaine au moins aussi ancienne et spontanée que
le langage ou le culte. C'est un phénomène qu'on peut décrire, avec des dates,
des lieux et des analyses. Mais la raison de son existence...
Voilà qui rend la musique
bien mystérieuse et au moins aussi fascinante que les lois de la physique.
Comme si elle n'avait pas besoin de nous pour exister.
Revenons donc a cette gamme
blues et décrivons-la. Jouer la tonique peut signifier plein de choses ; ce qui
compte c'est ce qui est joué avant et après, et surtout, qu'est-ce que cela nous fait ressentir. La mélodie fait-elle une descente ou une montée ? Ça sonne
triste ou joyeux ? Les notes se suivent-elles de près les unes des autres (do,
mi bémol, fa) où sont-elles très écartées (do, si bémol, mi bemol) ? Est-ce que
je ressens un effet d'attente ou de tension, ou plutôt de l'apaisement en
écoutant cette partie ? Ou bien me donne-t-elle simplement envie de danser ? En
se posant ces questions chaque fois qu'on écoute de la musique, on apprend à la
connaître différemment, à la comprendre un peu mieux, et on joue avec une
conscience plus riche de ce qu'on fait et pourquoi on veut le jouer ainsi et
pas autrement.
Pour être à l'aise avec la
gamme blues, rien ne vaut le calcul mental : il faut s'exercer à nommer chaque
note en fonction de la tonalité choisie. Jusqu'à ce que ça devienne un réflexe
aussi rapide et instinctif que "2+2=4".
Par exemple, en sol, la gamme
blues fait :
Sol, si bémol, do, ré bémol, ré, fa.
Mais avant cela, savoir ses
12 gammes est essentiel. Tout comme on n'apprend pas les tables de
multiplication avant de savoir compter...
La gamme de do est le modèle.
Do ré mi fa sol la si do, tout le monde connaît.
Les petites courbes rouges, c'est un ton. Et les petits chapeaux rouges, c'est un demi ton. Cela permet de remarquer qu'il y a un ton entre chaque note, sauf entre la tierce et la quarte. Et entre la septième et la tonique du dessus. C'est valable pour les gammes majeures.
Pour passer à une autre gamme,
facile, tu choisis une note et tu montes en suivant le même ordre.
Par exemple ré : ré mi fa sol la si do ré.
Ou bien si : si do ré mi fa sol la si.
Quand tu as pris le pli, exerces-toi à redescendre. Do si la sol fa mi ré do.
Ré do si la sol fa mi ré. Si la sol fa mi ré do si. Et ainsi de suite.
Mais c'est incomplet car il
manque les altérations. Do est la seule gamme qui n'en comporte aucune, voilà
pourquoi elle est facile.
La quinte de do, c'est quoi ?
Sol : la gamme de sol possède une altération. Un dièse. Où ça ? Sur la sensible
(septième note). Je compte : 1 sol, 2 la, 3 si, 4 do, 5 ré, 6 mi, 7 fa. Le
dièse est sur le fa.
Puis la quinte de sol c'est
quoi ? Ré. La gamme de ré possède deux dièses. Un sur sa septième, un sur sa
tierce.
La quinte de ré, c'est la. La
gamme de la possède trois dièses. Un dièse sur sa septième, un sur sa tierce,
et un sur sa sixième.
Et ainsi de suite. À chaque
nouvelle gamme de quinte relative, un nouveau dièse apparaît. Après la, on a
mi, qui rajoute un dièse sur la seconde. Puis si, qui rajoute un dièse sur la
quinte.
Voici l'ordre des gammes
diésées :
Do : aucun
Sol : un dièse
Ré : deux dièses
La : trois dièses
Mi : quatre dièses
Si : cinq dièses
Et voici l'ordre d'apparition
des dièses :
Aucun : do
Septième : Sol
Septième plus tierce : ré
... plus sixième : la
... plus seconde : mi
... plus quinte : si
Sur une partition, les dièses sont indiqués au début, à côté de la clé de sol. On appelle ça l'armure.
Ici on voit qu'il y a cinq dièses, du coup on sait que c'est la gamme de si.
Voilà pour les dièses, et
pour do.
Et les bémols ?
La seule gamme qui possède un
bémol c'est fa. Sur sa quarte. 1Fa, 2sol, 3la, 4si : le bémol est sur le si.
Tiens c'est marrant que ce
soit sa quarte. Dans toutes les gammes diésées qu'on vient de voir, seule la
quarte n'avait jamais de dièse.
En fait il y a d'autres
gammes qui ont des bémols, évidemment. Mais ce ne sont pas des gammes
ordinaires. Pas comme fa, ou ré, ou sol. Ce sont des gammes dont la tonique est
déjà bémolisée dès le début. C'est pour ça que d'une certaine manière fa est la
seule gamme normale qui possède un bémol.
Du coup on n'a qu'à apprendre
par coeur les gammes dans cet ordre là :
Fa - do - sol - ré - la - mi - si
Un peu comme sur une règle
des nombres relatifs avec do qui serait le point zéro. Fa serait le moins un.
Et sol le plus un, puisque la gamme de sol a un #. Ré serait le plus deux, puisque la gamme de ré a deux #. Et ainsi de suite. D'ailleurs ça tombe bien, les dièses
ressemblent à des petits plus ;)
Voilà, on connaît les sept
gammes des sept notes blanches sur le clavier d'un piano : fa do sol ré la mi si.
Reste cinq notes noires. Les
gammes bémols. Elles sont le reflet inverse de leurs collègues blanches.
Sol bémol, c'est comme sol,
mais inversé.
Sol n'a que des notes normales, sauf sa septième qui porte un #.
Sol bémol c'est l'inverse : chaque note comporte un bémol :
Sol bémol, la bémol, si bémol, etc.
Sauf la septième.
La septième, seule note altérée de la gamme de sol. Chez sol bémol ça devient
la seule note PAS altérée !
Idem pour ré. Il y a deux
notes altérées chez ré. Mais chez ré bémol, ces deux mêmes notes seront les seules
qui ne portent pas de bémol :
Ré b, mi b, fa, sol b, la b,
si b, do, ré b.
Ré, mi, fa #, sol, la, si, do #, ré.
Et de même pour la et la
bémol, mi et mi bémol, si et si bémol... Ça suit le même ordre.
Au niveau de l'armure, les bémols apparaissent dans l'ordre inverse : si, mi, la, ré, sol, do, fa (on lit à l'envers fa do sol ré la mi si)
Au final, on peut se souvenir
des 12 gammes dans cet ordre :
Fa - do - sol - ré - la - mi - si -
solb - réb - lab - mib - sib
Cela permet de retrouver
assez vite où sont les dièses et les bémols.
On peut même imaginer le
cadran d'une montre, et à la place des heures, on met les gammes. Ça colle
parfaitement puisqu'il y en a douze. Et ça tourne de gauche à droite en suivant
l'ordre des quintes. Do, puis sol, puis ré, etc.
Ici, ils ont indiqué Fa # à la place de G bémol, ça revient au même (quasiment).
Bravo ! Non, vraiment, si vous avez lu jusque là, bravo. Désolé, ce n'est qu'une initiation partielle, pleine d'idées subjectives, pas aussi rigoureuse que ce qu'on trouve dans les manuels. Mais parfois, ça fait du bien de résumer les choses ;)