Rappel : les trous entre parenthèses doivent êtres joués en tongue-slap, la langue vient les bloquer en frappant directement le sommier.
Difficulté : au nombre de deux !
La première étant d'enchaîner +1(23) +(1)2, avec la langue positionnée d'abord du côté droit de votre bouche, bouchant 2 et 3, puis elle change de côté pour boucher le 1 côté gauche.
Seconde difficulté, vous avez deux bendings très proches à réaliser tout en tongue-slaping : -(12)3'' -(12)3'.
Pour réussir, deux étapes : vous devez d'abord maîtriser le passage de -3' à -3'' en position tongue-block. Les bendings sont à réaliser en contrôlant avec un accordeur chromatique, et en gardant bien la langue collée au sommier (la langue bouche 1 et 2, l'air passe dans 3). Ensuite seulement, entraînez-vous à les enchaîner avec le mouvement de vas-et-viens de la langue.
Voici un petit tutoriel pour aborder cet énorme tube des Beatles !
La tablature est très simple :
-5 +5 -4 -2
Simple en apparence ! En réalité, tout réside dans le rythme. Si vous parvenez à jouer le phrasé bien en phase avec le rythme binaire (1, 2, 3, 4), avec les bonnes syncopes (ternaire), ça sonnera super bien. Petite partition :
La première note se joue sur le temps 1 ;
La seconde, sur le temps 3 ;
La troisième, sur le temps 1 de la mesure suivante ;
Jusque là, pas de souci. Mais voici la principale difficulté : la quatrième note se joue presque tout de suite après, sur le temps 1,9. C'est quoi ça, le temps 1,9 ???
Vous devez décomposer les mesures de 4 temps en 8 demi-temps, en d'autres termes, vous avez quatre pulsations noires, et vous devez les compter en croches.
Au lieu de dire 1, 2, 3, 4, cela donne : 1, et, 2, et, 3, et, 4, et.
Cela se complique encore quand on découvre que derrière le rythme très binaire de ce morceau, Lennon joue à l'harmonica en ternaire : au lieu de décomposer chaque demi-temps de manière égale (la moitié de 1 temps = 0.5 temps), on décompose chaque temps, ou chaque pulsation, ou chaque noire (c'est pareil), en deux parties inégales : une première de valeur 0.66, et une seconde de valeur 0.33. En bref, deux tiers et un tiers.
Et voilà, c'est le mal au crâne ! Regardez la vidéo suivante, et à défaut de tout comprendre de A à Z, vous "sentirez" sans doute très facilement la différence entre temps binaire et temps ternaire :
Vous avez maintenant la base rythmique sur laquelle il faudra ajouter divers effets. Le premier d'entre eux : les répétitions de notes, grâce à des articulations en "t" et "d" avec la langue.
t-5 t-5 t-5
t+5 t+5 t+5
t-4 t-2 t-2
t-2 d-2 t-2
Dans cette première variante, on joue trois fois fa (septième mineure), trois fois mi (sixième), une fois ré (quinte), deux fois sol (tonique), puis de nouveau trois fois sol rapidement en alternant "t" et "d".
Dans la seconde variante, c'est principalement un effet de saccade qui vient enrichir le phrasé, au niveau du +5, en roulant les "r" avec la langue, à l'espagnole.
-5 +5rrrr -4 -2 -2, -2 -2 -2
Après trois répétitions de ce phrasé, un quatrième vient conclure :
-2 +4 -3 -2, -2 -2, -2 -2 -2 -2, -2 +4 -3
Voici le tout résumé en vidéo :
Lors du pont ("Someone to love"), le phrasé devient beaucoup plus simple rythmiquement, mais plus technique : il vous faudra tenir de beaux bendings.
C'est parti pour un des plus gros tubes de Bruno, version harmonica !
Prenez le temps de vous familiariser avec la tablature, jouez-la lentement, puis seulement après essayez avec la vidéo d'accompagnement, spécialement adaptée en Ab.
Salut ! La chaîne de Rhythm Slim, c'est de l'or entre les mains d'un petit jeunot. Cet harmoniciste féru des plus grands joueurs de blues m'a tapé dans l’œil et dans les oreilles, aussi ne pouvais-je faire autrement que de partager cette pépite avec vous !
Doté d'une magnifique moustache (j'aime), de tatouages black & white (j'adore !), mais surtout d'un sens musical génialissime, il a déjà publié de nombreuses vidéos dans lesquelles il décortique et enseigne des phrasés typiquement blues, puisés dans le répertoires des plus grands : Little Walter, Sonny Boy Williamson, Muddy Water... Ses analyses sont claires, assez techniques sur la partie théorique, du pur bonheur pour les amateurs de blues.
Attentions, oreilles délicates : pas d'ampli, pas d'améliorations audio, il se filme avec un appareil de faible qualité et le son n'a rien de professionnel. Exactement ce que j'aime, de l'harmonica sans chichis, pur et dur, du partage musical direct sans prétention. Aussi généreux que talentueux ! Impossible de résister à l'appel du blues avec ce petit gars, qui déborde de passion et de ferveur. Jugez plutôt cette vidéo où l'on découvre un phrasé savoureux emprunté au géant Muddy Waters :
Si vous avec le bonheur de comprendre l'anglais, vous apprécierez en bonus l'humour et la tchatche qui rendent ce tongue-blocker tout simplement attachant.
Apprendre l'harmonica est une des sources de plaisir musical les plus magnifiques qui existent ! Petite démonstration :
Comment aborder l'apprentissage de l'harmonica ? Comme n'importe quel autre instrument : il pose les mêmes challenges aux débutants que le saxophone, la guitare ou le piano. Bien sûr, il offre d'énormes avantages : sa petite taille et son prix très modeste (comptez 30€ pour un instrument de bonne qualité). Il n'a cependant rien d'un jouet. Cet instrument donne juste l'illusion d'être très accessible et facile à apprendre, autant qu'il fascine par la palette de sons et d'émotions que l'on peut en tirer. Mélodies douces en variété/pop, sons pleins de force du blues et du rock, en passant par le jazz, la country, le folk... Tout dépend de votre approche ! Comparez avec le piano : vous réalisez sûrement le nombre d'années de travail nécessaires pour savoir bien en jouer. Et pourtant, qui n'a jamais vu des débutants s'asseoir devant le clavier et s'amuser comme des fous avec un petit boogie tout simple ? Qui n'a jamais entendu un néophyte "gratter trois accords" à la guitare, et générer tout de suite l'attention autour de lui ?
La question revient à vous demander comment aborder la pratique musicale d'un instrument, quel qu'il soit. Et là, vous avez peut être déjà entendu les conseils rudimentaires qui alertent les débutants sur la difficulté des premiers mois, la patience nécessaire, la répétition d'exercices laborieux, la complexité du solfège...
Tout cela est vrai, y compris pour l'harmonica. Mais il est également vrai qu'on peut commencer la musique et l'instrument par le côté amusant d'abord. Pas besoin de gravir la montagne par le sentier le plus escarpé, alors qu'on peut passer par des chemins enchanteurs. Sur ce point, la musique ressemble au langage : faut-il apprendre à un bébé à conjuguer, à accorder, avant même de savoir former une phrase ? Bien sûr que non, on lui fait plutôt découvrir ses premiers mots dans une optique de plaisir et d'échange. Et pour les cours de grammaire on verra plus tard ! Idem en musique, un bon prof cherchera à vous faire plaisir, à comprendre ce qui vous plaît, et si par bonheur la théorie vous intéresse aussi, pas de problème. C'est ainsi que je vois la tâche du formateur, qui fait en sorte de proposer un programme amusant et ludique aux débutants, et qui réserve la partie théorique pour le bon moment.
Du tongue block et du pucker, des bendings, du speed playing et des double steps... Dans les extraits suivants, vous avez un peu de tout. C'est ma salade bluesy matinale. Rien de très élaboré, un peu brouillon, mais on s'en fiche. Enjoy !
J'adore le sing along. Prenez vos morceaux préférés, et éclatez-vous à l'harmonica dessus, voilà le principe ! Pas de prise de tête, on improvise, ou bien on suit la mélodie, ou encore on ajoute des petites touches juste pour le plaisir. C'est l'un des exercices musicaux les plus agréables au monde. Petite démo :
On a ici un un extrait de Big Bad World de Kodaline, puis Sutter's Mill chanté par Dan Fogelberg, et enfin un petit bout de Song For Someone des célébrissimes U2 (tiré de Songs Of Innocence). J'ai envie de vous dire, peu importe le vin pourvu qu'on ai l'ivresse !
Plus sérieusement, il y a un peu de technique derrière tout ça. On a l'impression que c'est tout bête, malheureusement il faut connaître deux ou trois choses. D'abord, identifier la tonalité des morceaux, et déterminer quelle position adopter à l'harmonica. Big Bad World de Kodaline est en tonalité de B (Si), allez hop, je sors mon Lee Oskar en B et c'est partit. Tiens, le morceau de U2 aussi est en B, chance ! Pour Sutter's Mill, c'est plus compliqué, on est en Eb (Mi bémol) et il y a des altérations, donc j'aurais besoin d'être en seconde position, et là il me faut un harmonica dont la tonique a pour quinte Eb, c'est à dire Ab. Ca tombe bien, j'ai un Golden Melody en Ab qui attend gentiment son tour.
Ensuite, identifier les gammes. Pour Kodaline et U2, c'est du majeur : le plus facile, chouette. Pour Fogelberg, moins évident, c'est de la Country qui alterne majeur-mineur, donc la 2nde position n'est plus seulement une option mais une nécessité car je vais devoir non seulement faire des altérations pour coller au style, mais aussi éviter certaines notes qui sonneront faux, notamment la septième (mineure ou majeure), et me concentrer sur les degrés du mode pentatonique : I, II, III, V, VI. Vous trouverez un bon article expliquant le mode pentatonique sur le blog apprendrelesolfege.com.
Et voilà, j'espère que ça vous donnera envie. Le sing-along s'apprend d'abord avec des exercices simples, par exemple la tablature du refrain d'une chanson que vous aimez. Voici Ophelia des Lumineers, et vous pouvez utiliser la tablature du refrain ci-dessous et le jouer juste pour vous, ou bien en même temps que la musique (auquel cas il faut un harmo en C).
Refrain "Ophelia" :
-8 -8 +7 -8 -6,
O - O-phe-li - a,
+6 -6 +6 -5 -4 -4 -5 -6 -5
you've been on my mind girl since the flood
-8 -8 +7 -8 -6,
O - O-phe-li - a, +6 -6 +6 -5 -4 -4 -5 -6 -5
heaven help a fool who falls in love
Big Bad World de Kodaline
C'est une chanson où la musique est puissante et abondante, comme une pluie battante, avec aucun silence ou presque. L'harmonica s'y marie magnifiquement bien ! Parce que les sons aigus "percent" ce mur sonore et s'en détachent d'autant mieux. Le seul désavantage n'en est pas vraiment un : pour faire un sing along avec Big Bad World, vous allez devoir investir dans un harmo en B (si), qui de toute façon s'avérera indispensable un jour pour vous si vous aimez l'harmonica, puisque de nombreuses chansons sont écrites dans cette tonalité.
Le refrain est suivi d'un riff très sympa à jouer, sans paroles mais juste avec des "Oooh". Il se trouve à 2:36. Voici donc la tablature du refrain, puis le riff :
C'est quoi le double step ? En résumé, un double bending. Mais pour bien le faire, quelques précisions s'imposent !
Pour bien commencer, il peut être utile d'aborder cette technique en se disant : c’est faire exprès une erreur d’embouchure !
C’est-à-dire faire un bending et « fuiter » très légèrement sur un
trou juste à côté.
Dans les faits, ce n'est évidemment pas une fuite. Le double step consiste en un enrichissement harmonique.
Il ne fonctionne que pour certaines notes. Les double step les
plus utilisés sont le –’34 et le –’45.
Pour répondre à une très bonne question qui vient de m'être posée : l’embouchure ne dois pas être « entre
le 3 et le 4 ». Elle doit plutôt être sur une note, et s'ouvrir un peu sur la note voisine. Si on veut par exemple faire le double step –’34, voici comment procéder :
- on
commence par jouer –‘3, en se positionnant bien en face
- si le bending sort
bien, on essaye alors de le refaire en débordant très très légèrement à droite,
sur le 4, comme si on voulait créer une fuite exprès.
Comme disait Adam Gussow, un bon double step permet de distinguer un bon harmoniciste, en écoutant s'il se contente de jouer deux bendings d'égale intensité, ou s'il "enrichit" vraiment le son avec subtilité.
Je vous laisse en compagnie du maître, pour l'un de ses cours géniaux :
Quel bonheur de jouer de l'harmonica sur un accompagnement ! Je ne sais pas vous, mais j'adore jouer juste après le petit déjeuner, pour se mettre en forme, tout en douceur. Et voilà la journée qui commence avec un rayon de soleil musical.
Le but ici n'est pas de démontrer une quelconque virtuosité ! Mais de se faire plaisir, de s'échauffer, et peut-être avoir la chance de voir surgir des phrasés que l'on n'avait jamais joué auparavant. Voici un petit enregistrement :
S'entraîner quotidiennement avec un backing track, c'est une gymnastique vitale pour tout musicien qui ne veut pas s'isoler dans ses propres répétitions. Si vous ne connaissez pas encore, c'est tout simple : munissez-vous de votre harmonica, allez sur Youtube ou n'importe quelle autre plateforme multimédia, et recherchez "backing track C" par exemple (si votre harmonica est en C et que vous voulez vous entraîner à la première position).
L'exercice vous paraîtra peut-être déroutant au début si vous n'êtes pas habitué. Mais une fois qu'on prends le pli, on ne peut plus s'en passer ! Et voici ce que ça donne en version blues-funk :
Question : quels accords peuvent être joués à l'harmonica ? Si vous êtes harmoniciste, vous savez déjà que les trois premières notes sonnent bien ensemble, aussi bien soufflées qu'aspirées. Et c'est bien normal car elles correspondent aux accords suivants :
+123 = Accord parfait majeur de ... (tonalité de votre harmo)
-123 = Accord majeur, renversement 2, de ... (quinte de la tonalité de votre harmo)
Ainsi, sur un harmonica en do : +123 = C (do-mi-sol) -123 = G (ré-sol-si) Si l'on analyse ces accords, on vérifie bien que le premier est constitué de la tonique, de la tierce majeure et de la quinte juste : un accord parfait majeur ! Le second est constitué d'une quinte, de la tonique, puis de la tierce majeure : c'est le 2nd renversement d'un accord majeur. En termes de mouvements, enchaîner +123 et -123 revient à jouer les degrés IV et I, une figure harmonique ultra-classique. Le schéma répétitif des notes soufflées Avez-vous remarqué que les notes des trous 1, 2 et 3 se répètent selon un schéma identique jusqu'au plus aigu ? En fait, les degrés I, III et V constituent toute la partie soufflée de votre harmonica (si l'on reste dans la tonalité d'origine). Sur un harmo en C, vous jouez do-mi-sol sur 123, et toujours do-mi-sol sur 456, et encore do-mi-sol sur 789, avant de finir sur un do au trou 10. Cela implique deux choses. D'abord, l'accord parfait majeur que l'on vient de voir se répète du plus grave au plus aigu et vous le retrouvez aussi bien en soufflant 123 qu'en soufflant 456 ou 789. Mais cette structure particulière à l'harmonica signifie aussi qu'en vous décalant, vous accédez aux renversements. Les renversements Qu'est-ce qu'un renversement ? Ni plus ni moins qu'un accord dont on ne joue pas les notes dans l'ordre classique. Nous venons de voir do-mi-sol, l'accord parfait majeur de C, constitué de la tonique, de la tierce majeure et de la quinte juste. Si vous décidez de jouer ce même accord en commençant par la tierce, puis la quinte, et finalement la tonique en fermeture, vous jouez un renversement. Le même accord en substance, mais il sonne différemment. Revenons à notre harmonica : si vous décidez de vous décaler, pour jouer par exemple +345, vous jouez les notes sol-do-mi, qui correspondent au second renversement de l'accord majeur de C. Idem si vous jouez +234 : mi-sol-do, premier renversement de l'accord majeur de C. A chaque renversement, vous obtenez la même harmonie, mais une sonorité légèrement différente, car la note la plus haute de l'accord a tendance à se détacher, à être mise en valeur par rapport aux deux autres parce qu'elle est plus aiguë. Le piège du -67 Avez-vous déjà remarqué qu'il y a un accord qui sonne particulièrement faux vers les aigus ? Quand vous aspirez les trous 678 ou bien 567. Et ce, quelle que soit la tonalité de votre harmonica. En fait, les responsables sont -6 et -7. En effet, il s'agit d'un intervalle de seconde. Ces notes très proches donnent une impression dissonante. C'est comme si vous appuyiez à la fois sur les touches do et ré d'un piano. Pour éviter les couacs ou les impressions de fausse note, attention donc aux 6 et 7 aspirés : évitez de les jouer ensemble ! La relativité de la gamme Depuis le début, nous parlons d'accords majeurs avec les do-mi-sol qui se répètent sur la partie soufflée. Mais attention, cela n'est valable que si l'on pense en termes de tonalité d'origine de l'harmonica. En effet, si votre harmonica est en C, mais que vous décidez de jouer en tonalité de G pour accompagner un morceau correspondant, vous devrez reconfigurer mentalement toute la structure harmonique de votre instrument. Par exemple, en gamme de G, do-mi-sol n'est pas du tout un accord parfait majeur, mais un accord renversé de quarte et sixième. Cette description technique n'a d'autre utilité de donner un nom à cet accord, mais dans les faits, comment ça sonne ? Qu'est-ce que ça dit, quelle émotion est exprimée ? Voilà la question qui doit toujours revenir lorsque vous testez des accords. En l'occurrence, cet étrange assemblage de tonique-quarte-sixième peut par exemple s'avérer utile au cours d'un blues en mode mineur, car il ne contient ni tierce majeure ni septième, qui sonneraient comme des fausses notes sur une harmonie mineure ; par ailleurs, il contient la quarte, et le quatrième degré est tout indiqué à certains moments d'un morceaux, notamment quand une tension se crée avant la résolution par le degré I. Bref, à certains moments, cet accord "sonne" bien. Parler le langage des accords Vous le voyez à travers ces différents exemples, pour comprendre les accords à l'harmonica, l'idéal est de connaître un minimum d'harmonie. Si la lecture de cet article vous donne l'impression de nager en mer inconnue, je vous conseille de vous familiariser avec cet univers à l'aide d'un bon ouvrage d'initiation à l'harmonie, afin de comprendre les notions d'accord parfait, majeur, mineur, diminué, la différence entre un accord et un intervalle, les mouvements, etc. Néanmoins, rien ne vous empêche de vous amuser en attendant d'effectuer ce travail indispensable ! Vous pouvez déjà explorer tous les accords en soufflant ou en aspirant plusieures notes en même temps n'importe où sur votre harmonica. Vous remarquerez bien vite que la plupart d'entre eux sonnent plutôt bien sur un accompagnement qui correspond à la tonalité de votre harmonica : si vous possédez un harmonica en C par exemple, tapez "backing track C" sur Youtube et amusez-vous à jouer par-dessus l'accompagnement. C'est un excellent exercice d'auto-initiation. Bon courage !
Salut ! Voici un petit délire avec un talentueux ami guitariste. La guerre des étoiles, c'est bien, mais la valse espagnole des étoiles c'est encore mieux !
Appelons-le le "best blues", ça lui va si bien ! Voici un phrasé énormissime,
repris maintes et maintes fois par les bluesmen du monde entier :
-2 +4 +3 –‘3 -2
Puisque -2 et +3
sont équivalents, on aurait pu aussi bien jouer -2 +4 -2 –‘3 -2, ou bien +3 +4
+3 –‘3 +3. Alors pourquoi faire autrement ?
D’abord pour raison
stratégique : moins il y a d’alternance de soufflé-aspiré, moins on se
fatigue. Et puis c’est plus simple techniquement.
Par ailleurs, jouer +3
au lieu de -2 réduit parfois aussi le déplacement et évite d’avoir à passer un « gap »
entre deux notes (jouer +3 +4 est plus aisé que -2 +4).
Préférer -2 peut toutefois
s’avérer nécessaire pour le style. Par exemple, ce phrasé peut s’embellir d’un
joli glissando :
-2 -->+4
+3 –‘3 -2
Si l’on jouait +3 au
début, ce glissando disparaîtrait purement et simplement.
Sans oublier le
vibrato : impossible d’en obtenir un beau sur le +3. La raison en est
simple, il n’y a pas de vrai bending possible sur le +3. Alors qu’on peut altérer le -2. Or, le
vibrato est une sorte de micro-bending répété rapidement. Sur ce phrasé, on
peut placer un vibrato sur le -2 final :
-2 -->+4
+3 –‘3 -2~
Un petit double-step
sur le bending du -3 ajoutera un peu plus de feeling :
-2 -->+4
+3 –‘3[4] -2~
Et si l’on veut
rendre ce phrasé encore plus expressif, passons-le en mode hard blues grâce au
tongue-blocking !
-1234 +1(23)4 +(12)3 –(12)’3[4] –(1)2~
Dans la vidéo suivante, je joue le phrasé simple, puis
avec glissando, puis avec vibrato, puis le double-step, et enfin en
tongue-blocking.
Le Train Song à l'harmonica, c'est un peu comme The Entertainer au piano : quelque chose qui fait toujours son petit effet ! Donc l'avoir dans votre répertoire est un bon point. Le seul inconvénient, c'est la difficulté technique, tant au niveau du souffle que des articulations, poussés à vitesse maximum. Voici un Train Song (parmi d'autres !) interprété par Madcat :
Sa version est ma préférée, pleine de charme et d'expressivité. On a vraiment l'impression d'entendre la vieille locomotive à vapeur entrer en gare, siffler puis lancer à toute blingue sa machinerie infernale !
Pour apprendre ce morceau, vous trouverez une pléthore de tutoriels sur Youtube, dans les forums d'harmonicistes, etc. Deux difficultés se poseront à vous : les bons tutoriels sont difficiles à trouver, et la plupart sont en anglais. Je vous conseille donc celui d'Adam Gussow. C'est avec lui que j'ai appris bon nombre de mes techniques favorites.
Si vous voulez passer la parlotte, réglez directement la vidéo sur 06:00. Comme vous le verrez, il conseille d'utiliser la méthode du "naka taka", en inspirant le "naka" et en soufflant le "taka", mais personnellement, j'aime varier avec le "kala koulou", surtout à vitesse rapide. En résumé, deux effets sont essentiels dans cet exercice de style. D'abord, le sifflement de la locomotive à vapeur. Pour l'imiter, rien ne vaut un bon vieux double step (bending de deux notes simultanées). D'abord le trou 3 aspiré, enrichit du 4, remplira cette fonction à merveille. Vous pouvez l'appuyer d'un effet wahwah bien placé. Puis le 4 enrichit du 5, plus strident, vous permettra de faire monter la tension vers le milieu ou la fin du morceau. Ensuite, la machinerie, que l'on imite en alternant -12 et +12 de plus en plus vite, avec diverses articulations.
Cet article est tagué "exercices débutants" car à mon sens il vaut mieux s'entraîner au Train Song dès le début, même quand on ne maîtrise pas encore tous les bendings ou qu'on a pas encore trouvé un son clair. Cela reste un excellent exercice de souffle et de rythme.
Il existe de nombreuses variantes, alors commencez par une version, puis essayez une autre, comparez, testez, entraînez-vous. Voici une sélection de mes préférées :
Terry McMillan, possédé par une fièvre musicale démentielle, sans néanmoins perdre son extraordinaire maîtrise technique.
Un des meilleurs profs du Web, J. P. Allen, donne quelques conseils.
La version de Will Wilde est assez difficile à réaliser mais pleine de variations intéressantes, mêlant pucker et tongue blocking.
Et enfin, impossible de ne pas citer Deford Bailey quand on parle du Train Song, puisqu'il en serait l'initiateur historique ! (il apparaît dans la vidéo à partir de 2:30) Bon courage !
Salut ! Voici une jolie descente blues, et c'est un phrasé qui a deux avantages. Sans altérations, d'abord, il est assimilable rapidement ; en second lieu, il sonne encore mieux avec des bendings, ainsi quand vous les connaîtrez, vous pourrez les inclure.
Débutant :
-7 -6 +6 -5 -4 +4 -3 -2 +2 -2
Niveau rythmique, on jouera cette descente idéalement en ternaire. Elle tient sur une mesure de 4 temps, chaque note ayant valeur d'une croche (en ternaire 1 noire = 3 croche) sauf la dernière : le -2 final compte pour une noire, et se prête justement très bien à un vibrato (puisque la noire vaut trois tiers-temps, on la démarrera sur le 1/3, et on amènera deux modulations de vibrato sur le 2/3 et le 3/3).
Avancé :
-7 -6 +6 -5 -4 +4 -'3 -2 -''2 -2
Voici le même phrasé mais avec les bendings. Il sont difficiles à inclure tant qu'on ne sais pas les déclencher vite et à la bonne hauteur, mais cela peut constituer un très bon entraînement d'essayer tout doucement.
Avancé-confirmé :
-6 -7, -8 -7 -6 +6 -5 -4 +4 -'3 -2 -''2 -2
Et voici la descente enrichie avec un autre phrasé emprunté à Sugar Blues.
Le tout en vidéo :
Pour finir, voici les transcriptions en degrés de ces phrasés. C'est très utile pour se familiariser avec la structure cachée derrière les tablatures.
3-2-1-7m-5-4-3-1-6-1
3-2-1-7m-5-4-3m-1-7m-1
2-3-5-3-2-1-7m-5-4-3m-1-7m-1
(Je vous fais grâce des chiffres romains car ce n'est vraiment pas agréable à la lecture)
Bonjour ! Dans l'exercice qui suit, vous travaillez le tongue-blocking, cette technique géniale qui permet de tirer de votre harmonica une richesse harmonique décuplée. Si cela vous pose trop de difficultés, essayez un autre article. Je vous propose dans un premier temps d'examiner ces notes, tirées d'un cours avec un jeune élève très prometteur qui arrive à jouer des tongue-blocking les yeux fermés :
Tout d'abord, vous remarquez le schéma avec les points et les vecteurs. C'est quoi ce truc ? Il représente les mouvements que l'on effectue en jouant cet exercice. On commence par souffler (premier point) puis on aspire (second point, qui monte), puis on aspire toujours, mais en se déplaçant d'un trou vers la droite (troisième point vers la droite), etc. Une fois arrivé à la dernière étape, on reprend tout dans le sens inverse, raison pour laquelle les flèches vont dans les deux sens.
Maintenant qu'on voit à peu près le chemin, que joue-t-on précisément ? Utilisez les tablatures (marquées en vert) en-dessous. Comme d'habitude, les + signifient qu'on souffle, les - signifient que l'on aspire, et les parenthèses encadrent les notes qui sont jouées avant le tongue slap, c'est à dire avant que la langue ne viennent boucher ces trous. Attention, au-delà des deux premiers tongue-blocks, vous ne jouez plus des accords/notes, mais des accords/octaves. C'est plus difficile !
Les deux cercles bleus et les indications "3 fois" et "1 fois" vous serviront si vous souhaitez tout d'abord vous exercer en faisant tourner seulement les deux premiers tongue-blocks.
Dans la vidéo qui suit, je vous joue l'exercice à vitesse rapide. Puis lentement, en vous indiquant le schéma des vecteurs ; ensuite, je vous montre simplement le sens du souffle (soufflé ou aspiré). Tout à la fin, je vous fais tourner juste les deux premiers tongue-blocks, qui sont bien utiles si vous souhaitez vous entraîner.
Bonjour ! Comment ne pas craquer pour la reprise de Zaz de cette magnifique chanson de Daniel Balavoine, à l'occasion de la sortie de l'album de reprises "Balavoine(s)" ? On connaît déjà "Paris sera toujours Paris", qu'elle avait chanté il y a quelques mois, et le titre qui l'a rendue célèbre, "Je veux". Je ne suis pas spécialement un grand fan de cette chanteuse à la base, mais j'ai été tout de suite séduit.
Je vous propose les tablatures afin de jouer la mélodie. Si vous voulez accompagner la musique, vous devrez vous munir d'un harmonica en Bb, car c'est la tonalité de ce morceau. Néanmoins, vous pouvez tout-à-fait utiliser votre harmonica préféré pour jouer dans la tonalité que vous voulez (mais cela ne sera pas en accord avec celle du morceau). Si vous avez vraiment envie d'accompagner la musique, il vous faudra utiliser un logiciel de retraitement audio pour bidouiller avec les tonalités, mais le plus simple reste d'acquérir un nouvel harmonica en Bb !
Couplets :
+6(cinq fois) -5 +5 -4 +4
Comme un fou va jeter à la mer
+3 +4 -4 +5 -4 -4 +4 -4,
Des bouteilles vides et puis espère
+4 -4 +5 +5 +6 +6 -5,
Qu'on pourra lire à travers
+6(cinq fois) -5 +5 -4 +4
S.O.S. écrit avec de l'air
+4 -4 +5 -4 -4 +4 -4,
Pour te dire que je me sens seul
+4 -4 +5 +5 +6 +6 -5,
Je dessine à l'encre vide
-6 -6 +6,
Un désert
+6 -6 +7,
Et je cours
+6 +6 +6 -7 +6 -5 +5,
Je me raccroche à la vie
+4 +6 +6 -5 +4 -4 +5,
Je me saoule avec le bruit
+5 -4, +6 -6 +7 +6 -6,
Des corps qui m'entourent
+6 +6 +6 -6 +6 -5 +5 +5,
Comme des lianes nouées de tresses
+4 +6 +6 -5 +4 -4 +5,
Sans comprendre la détresse
+5 -4 +4 -3 +3 Des mots que j'envoie
Refrain :
-6(sept fois)
Tous les cris les S.O.S.
-6 -6 -6 -7 -6
Partent dans les airs
-6 -7 -8 +7 +7 +5 -5
Dans l'eau laissent une trace
+7 -7 +7 -7 -6 +6 +5 -7 -6
Dont les écumes font la beauté
Note : cette version est optimisée pour les débutants qui ne maîtrisent pas encore les altérations, aussi certaines notes ont été modifiées pour sonner juste mais sans correspondre exactement à la mélodie originale. Si vous souhaitez jouer cette chanson sans arrangement, il va falloir travailler vos bendings. Bon courage !
Salut ! Voici l'exercice du boogie que nous avons vu dans cet article : mais cette fois, il est spécialement enrichit pour tous ceux qui travaillent les altérations. Si vous êtes en passe de les réussir, ce morceau vous permettra de les mettre en pratique, de vous entraîner à enchaîner rapidement les bendings et de jouer en rythme.
Dans la vidéo suivante, je vous propose un thème principal, répété trois ou quatre fois. Puis, vous avez une petite improvisation, qui je l'espère vous donnera des idées pour inventer les vôtres !
L'harmonica utilisé est en tonalité Bb, néanmoins vous pouvez utiliser n'importe quel harmonica. Voici les tablatures du thème principal :
-123 -2 +2 -2, -''2 -1
-123 -2 +2 -2, -'3
-123 -2 +2 -2, -''2 -1
-'4 -4, -->-2 -2
Notes : Le signe "-->" signifie "glissando" jusqu'au trou suivant.
Le phrasé -'4 -4 peut être alterné avec -'4 -4 -'4
Le phrasé -123 -2 +2 -2, -'3 peut être alterné avec -123 -2 +2 -'3
A l’harmonica, les positions correspondent aux gammes. Il y
a la première position, la seconde, la troisième… Jusqu’à douze. Douze, comme
le nombre de gammes existantes : do, ré bémol, ré, mi bémol, mi, fa, sol
bémol, sol, la bémol, la, si bémol, et enfin, si. Sachant que ré bémol = do dièse, mi bémol = ré dièse, etc.
Je vous propose de nous pencher sur les deux positions les plus connues : la première et la seconde. La première position
En première position, on joue sur la tonalité d’origine de
l’harmonica. Par exemple, en do sur un harmo en do.
Première octave : trous 1 à 4
+1 = do = I
-‘1 = réb = II mineure
-1 = ré = II
+2 = mi = III
-‘’2 = fa = IV
-‘2 = solb = V diminuée
-2 = sol = V
-‘’3 = la = VI
-‘3 = sib = VII mineure
-3 = si = VII
+4 = do = I
On remarque que des bendings sont nécessaires pour obtenir
la quarte et la sixième. Autrement dit, pour jouer une simple gamme majeure, il
faut déjà maîtriser le bending complet des trous -2 et -3. Aoutch.
Grâce aux altérations, on peut aussi jouer la V diminuée et la VII
mineure, très importantes pour sonner blues.
Rappel gamme blues : I, III mineure, VI, V
diminuée, V, VII mineure, I.
La seconde mineure est moins essentielle, mais bonne à
prendre. Par exemple, si on joue la mélodie suivante :
II-IIm-I-I(sup)-VIIm
Cela nous donne un phrasé blues bien sympa.
Néanmoins, pas d’accès à la III mineure (à moins de maîtriser
les overblows bas), ce qui pose une limite importante car c’est une des notes
signature de la gamme blues.
Si, au fil de cette lecture, vous vous sentez comme ça :
Alors je vous conseille de vous arrêter là et d'aller respirer un peu d'air dehors, puis de prendre votre temps pour vous familiariser avec les gammes, pour commencer. Si les tablatures vous posent problème, sachez que le + signifie soufflé, le - signifie aspiré, le chiffre correspond au numéro de trou et l'apostrophe signifie une altération sur un demi-ton (deux apostrophes = altération sur un ton entier).
Deuxième octave : trous 4 à 7
+4 = I
-‘4 = II mineure
-4 = II
+5 = III
-5 = IV
+6 = V
-‘6 = VI mineure
-6 = VI
-7 = VII
+’7 = VII
+7 = I
Là, c’est moins compliqué, mais il y a quand-même une
difficulté : au lieu d’alterner les soufflés puis les aspirés (+4, -4, +5,
-5, +6, -6.) la sixième et la septième se jouent en aspiré (-6, -7), et cette
rupture en déroute plus d’un.
On peut se demander à quoi sert le bending soufflé du 7, qui
donne la VII, sachant qu’on peut déjà jouer cette VII grâce au -7.
La réponse, c’est qu’enchaîner le +’7 et le +7 donne un
effet blues. Par ailleurs, cela permet aussi de moduler la note avec un
vibrato-bending.
Les notes blues sont très limitées dans cette octave, on
n’accède ni à la III mineure, ni à la V diminuée, ni à la VII mineure. On doit
se contenter de la II mineure et de la VI mineure, c’est difficile (mais
possible) de sonner blues avec si peu.
Troisième octave : trous 7 à 10
+7 = I
-8 = II
+’’8 = II
+’8 = III mineure
+8 = III
-9 = IV
+’’9 = IV
+’9 = V diminuée
+9 = V
-10 = VI
+’’10 = VII mineure
+’10 = VII
+10 = I
Ça devient chaud : dans les octaves inférieures et
moyenne, on jouait un trou soufflé, puis le même trou aspiré pour obtenir la
note au-dessus, alors que dans cette octave supérieure, ça s’inverse car on
joue un trou soufflé, puis le trou suivant aspiré pour jouer la note au-dessus.
Ce qui peut dérouter… Et en plus, il est très difficile d’obtenir la sensible
(VII) et la septième mineure (VII m), à moins de maîtriser l’un des bending les
plus ardus : le légendaire +’’10
On peut néanmoins jouer la III mineure et la V diminuée,
mais difficile de les tenir sans que l’aiguille de l’accordeur chromatique ne
s’affole.
Cela s’appelle la première position : on joue sur la
tonalité d’origine de l’harmo. En comparaison de la seconde position, la
première pose des défis importants pour sonner blues. Néanmoins, dès qu’on
bascule dans le folk, la variété ou le classique, aucun souci.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la première position donne
des avantages certains pour accompagner un groupe sur un morceau joué en mode
majeur, ou pour jouer de la variété française, par exemple. « La vie en
rose » d’Edith Piaf est très agréable à jouer sur cette position.
On verra par la suite que la seconde et la troisième
positions sont parfaites pour le blues, moins pour la variété, et qu’elles
posent des contraintes nouvelles (par exemple en 2nde position on ne
peut accéder qu’à deux octaves, au lieu de 3 en 1ère position).
la seconde position :
Notre bien aimée seconde position ! "Cross-position" en anglais,
elle est idéale pour le blues. Elle commence par une fin d'octave, puis deux octaves pleines, et finit par un début d'octave. Donc quatre sections, tandis que la première position n'en comportais que trois.
Sur un harmonica en C, la seconde position correspond à la gamme de G. C'est à dire la quinte de la tonalité de la première position. L'ordre des positions suit cette logique de quinte en quinte : la troisième position aura pour tonique la quinte de G, qui est D ; la quatrième position aura pour tonique la quinte de D, qui est A ; et ainsi de suite.
Fin d'octave basse
+1=IV
-'1=Vm
-1=V
+2=VI
-''2=VIIm
-'2=VII
-2= I
+3=I
Quelle pléthore de notes en si peu de place ! Sept possibilités sur
seulement deux trous, grâce aux bendings. La seconde position est un peu
décalée sur l'harmonica : elle commence par la quarte, et il faut monter
jusqu'aux trous -2/+3 pour avoir la première tonique.
Shéma de la seconde position. Repirez, inspirez, prenez un Advil.
En cross-position, les trous de l'harmonica où les bendings aspirés sont les
plus puissants et expressifs (-2, -3 et -4) sont ceux sur lesquels tombent les
meilleures notes, celles qui sonnent blues. On accède ainsi à une palette de
jeu magnifique, et on peut notamment faire "glisser" une septième
mineure jusqu'à la tonique au-dessus, ce qui est une des figures mélodiques
caractéristiques de l'harmonica. Ces trois trous sont aussi ceux ou le vibrato
par la gorge pourra s'exprimer pleinement (ils tombent sur la tonique, la
tierce et la quinte).
La première octave complète se présente ainsi :
Octave basse
-2=I
+3=I
-''3=II
-'3=IIIm
-3=III
+4=IV
-'4=Vm
-4=V
+5=VI
-5=VIIm
+6=I
On utilisera assez peu le sixième degré (+5) en blues pur et dur. Mais la
seconde position est utile pour jouer dans d'autres styles, et parfois c'est
agréable d'avoir accès à toutes les notes de la gamme majeure... sauf la
septième ! Celle-là va se faire cruellement désirer pour sortir de la gamme
blues et gagner en délicatesse. La sensible pourra néanmoins s'obtenir avec
l'overblow du +5.
Octave haute
+6=I
-'6=IIm
-6=II
-7=III
+'7=III
+7=IV
-8=V
+'8=VIm
+8=VI
-9=VIIm
+'9=VII
+9=I
L'octave haute a un gros défaut : pas de tierce mineure. Mais au fil de
l'histoire, les harmonicistes se sont joués de ce handicap apparent, en
inventant des mélodies inédites, par exemple en la substituant par la seconde
mineure, ce qui donne au blues un côté "hard". Aujourd'hui on peut
tout à fait jouer la tierce majeure au milieu d'un blues, cela donne une
couleur un peu jazz et de toutes façon, les plus grands y ont abondamment
recours (par exemple Sugar Blues n'arrête pas de mélanger tierces mineures et
majeures dans Hoochie-Coochie). Le plus simple reste d'apprendre l'overblow du +6 si l'on souhaite disposer d'une tierce mineure ici.
Attention aux notes suraiguës. Il vaut mieux
s'en servir avec parcimonie, et placer quelques aigus aux moments clefs d'un
morceau, pour créer un effet de surprise. Le public appréciera, mais se lassera
vite si l'on s'attarde trop haut dans cette octave.
Demi-octave haute
+9=I
-10=II
+''10=IIIm
+'10=III
+10=IV
Les dernières notes donnent les premiers degrés d'une octave coupée au
quatrième degré. Difficiles à jouer, encore plus à altérer, cela vaut néanmoins
la peine de s'entraîner régulièrement au légendaire bending du 10, surtout la nuit si l'on
veut rendre fous ses voisins. Pour écouter un bending du 10 absolument parfait, vous pouvez écouter ce morceau de Jean-Jacques Milteau, et régler la vidéo sur 2:00. Vous entendrez quatre bendings du +9 suivis d'un monumental +10.